En redressement judiciaire depuis le mois de mai, la maison Carven connaîtra le sort que lui réserve le tribunal de commerce de Paris, le 12 octobre prochain. Au bord de la liquidation, faute d’accord trouvé avec son actionnaire majoritaire, le groupe asiatique Bluebell, la maison se cherchait un repreneur depuis le mois de septembre dernier. Huit candidats auraient déposé une offre afin d’acquérir la marque. Parmi ceux-ci, Axara, Lee Cooper France ou encore Cashtex. Mais c’est Icicle Paris Mode, la filiale française du groupe chinois Icicle, qui serait la mieux placée pour mettre la main sur la maison Carven. Selon une source proche du dossier, Icicle aurait proposé de reprendre la totalité des effectifs restants, soit près d’une centaine de salariés, et d’injecter un peu plus de quatre millions d’euros afin de redresser la marque.

Fondée en  1945 par Carmen de Tommaso, l’enseigne Carven était tombée dans l’oubli dans les années 80, avant de renouer avec la croissance et le succès en 2010, sous la houlette du directeur artistique Guillaume Henry. Les difficultés avaient commencé à se faire sentir après le départ de ce dernier en 2014. En l’espace de trois ans, les ventes de la marque se sont quasiment divisées par deux, pour tomber à 21,5 millions d’euros en 2017. Un chiffre d’affaires qui ne devrait pas dépasser les 15 millions d’euros cette année.

Créée en 1997 et basée à Shanghaï, Icicle emploie plus de 2 100 salariés dans trois usines et 250 magasins et prévoit de réaliser 300 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018. Afin de se développer à l’international, le groupe chinois a créé en 2013 sa filiale Icicle Paris Mode, spécialisée notamment dans la création et le design pour le prêt-à-porter, la décoration intérieure et la publicité, ainsi que dans la vente de vêtements, de cosmétiques et d’accessoires.