Le musée du Louvre propose un évènement artistique “ Le Louvre Couture” une exposition qui fait dialoguer les objets d’art anciens avec des créations de mode contemporaine. De Byzance au Second Empire, les œuvres historiques du département des Objets d’art rencontrent une centaine de silhouettes issues des plus grandes maisons de couture, de 1961 à nos jours. Cette exposition crée un lien entre l’art décoratif et la création textile révélant un langage commun fait de formes, de matières et d’émotions partagées. On y découvre des pièces de maisons de couture telles que Dior à Iris Van Herpen, en passant par Chanel, Jean Paul Gaultier ou encore Versace …
Une inspiration directe des styles décoratifs.
Les créateurs s’approprient des codes décoratifs d’époques variées pour les réinterpréter avec modernité. Jean Paul Gaultier, par exemple, reprend la crinoline du XIXe siècle et la transforme en une cage fluorescente visible au-dessus de la robe, transposant un élément d’habitude caché en un détail mis en exergue. La créatrice Iris van Herpen, connue pour sa vision futuriste s’inspire de la chronophotographie du XIXe siècle pour créer une robe évoquant un battement d’ailes, entre volume et légèreté, en harmonie avec les fastes du Second Empire.

Iris van Herpen / Jean Paul Gautier
La maison Jacquemus propose une silhouette précieuse, entièrement brodée de fleurs argentées et de strass dont la richesse visuelle évoque les appartement des Palais royaux. Sa forme arrondie enveloppe le corps avec audace et rappelle le faste des grands salons du XIXe siècle, avec leurs dorures et leurs détails soignés.

Jacquemus
Giambattista Valli, de son coté, revisite le style impérial avec une robe d’un vert menthe très pale, composée de six cents mètres de tulle. Malgré son volume spectaculaire, la pièce reste fluide et aérienne, jouant sur l’accumulation textile sans rigidité

Giambattisa valli
Un hommage aux savoir-faire et à l’artisanat d’exception

Christian Dior
Chaque silhouette exposée rend hommage aux métiers d’arts, à la broderie, au travail du tissu ou encore à l’excellence artisanale. Christian Dior, sous la direction de John Galliano, présente une robe impériale pourpre et richement brodée, inspirée à la fois du film Sissi impératrice et de l’Orient ottoman, avec des décors rappelant les céramiques d’Iznik. Ce mélange de cultures, de savoir-faire et d’époques est au cœur de l’exposition. Il montre que la mode peut à la fois garder la mémoire du passé tout en se réinventant.
Une passerelle entre imaginaire historique et création contemporaine
L’exposition révèle un processus profond où certains créateurs étudient les oeuvre en détail, tandis que d’autres s’en imprègnent de manière plus sensible. Par exemple, la robe Cathédrale d’Iris van Herpen s’inspire des formes du style gothique flamboyant et les transforme en une robe sculpturale en echo aux décors religieux et objets sacrés du Moyen Âge cf ci dessous. Chez Dior, une robe millefleurs rappelle la tapisserie de La Dame à la licorne, montrant un lien sensible avec l’univers médiéval.

Dior /Iris van Herpen
À travers ces oeuvres, la mode transmet l’histoire, créant un lien entre les siècles où chaque fil raconte une époque. Le Louvre Couture nous rappelle que la mode n’est pas uniquement un art passager. C’est une façon de garder en mémoire le patrimoine, de rendre hommage aux créateurs tout en ouvrant de nouvelles perspectives créatives.
L’exposition est présente jusqu’au 24 août 2025 au Palais du Louvre
Pour en savoir plus : Louvre Couture.
Luana Lolli pour abc-luxe.com