C’est une alliance majeure entre deux colosses du monde du web qui est en train de se dessiner. La firme californienne Google a fait part il y a quelques jours, de son intention d’investir quelque 550 millions de dollars (475 millions d’euros environ) dans le numéro 2 chinois du e-commerce, la plateforme JD.com. 

En échange, Google recevra 27,1 millions d’actions ordinaires JD.com de classe A dans le cadre d’une augmentation de capital réservée, ce qui lui octroiera un peu moins de 1% du capital de l’entreprise de commerce en ligne. Qualifiée de « partenariat stratégique » par les deux firmes, l’opération prendra les contours d’une collaboration « combinant l’expertise de JD dans la chaîne d’approvisionnement et la logistique avec les technologies de Google », a indiqué Karim Temsamani, président du groupe américain pour la région Asie-Pacifique.

Concrètement, ce rapprochement se traduira par la promotion des produits JD.com sur Google Shopping, le service d’achat de Google, ce qui devrait permettre à la plateforme chinoise de cibler directement les internautes en Europe et aux USA. Par ailleurs, ce partenariat aura également vocation à permettre à JD.com de contrer Alibaba, numéro 1 chinois du e-commerce, en s’inscrivant dans la lignée des initiatives déjà menées par la plateforme dans cette optique. Un peu plus tôt cette année, JD.com avait déjà renforcé son partenariat avec Walmart, qui possède désormais un peu plus de 10% de son capital. Parmi les actionnaires de l’entreprise, se trouve aussi Tencent Holdings, propriétaire de l’application WeChat.

Du côté de Google, si « aucune initiative majeure n’est à prévoir dans un premier temps », cette alliance témoigne de l’intérêt croissant que porte la firme californienne à la Chine, où ses principaux services sont toutefois bloqués « en raison de son refus de censurer les résultats de recherche conformément à la réglementation locale ».

« Google veut accélérer ses investissements en Asie pour profiter de la montée en puissance de la classe moyenne et du manque d’infrastructures dans le commerce et la finance indique Reuters. Le groupe américain a récemment pris une participation dans l’indonésien Go-Jek. Il pourrait aussi investir dans l’indien Flipstart qui vient de se lancer dans l’e-commerce, selon certaines sources ».