Tendance olfactive : le bouquet floral à l’honneur

Dans le nouveau numéro de la Lettre Parfumée, Symrise nous livre la tendance olfactive de l’année à travers une entrevue avec Émilie Coppermann, maître parfumeur Symrise. Il semblerait que cette fois, le bouquet floral revienne sur le devant de la scène. 

À l’image de la mode, la parfumerie fonctionne également par cycles. Symbole de féminité, le bouquet floral revient aujourd’hui, moins invasif que dans les années 80, plus naturel, plus délicat et moins puissant. S’exprimant clairement à travers une identité visuelle vintage pour Idole de Lancôme ou encore l’Interdit de Givenchy, cette tendance s’inscrit dans une volonté du consommateur de renouer avec la belle parfumerie. Influence probablement issue de la parfumerie de niche puisque le consommateur est de plus en plus éduqué et doté d’une volonté à vouloir sentir les matières premières ainsi que leur naturalité afin de protéger la planète.

Dans la 3ème édition de la lettre parfumée by Symrise, Émilie Coppermann, maître parfumeur Symrise s’exprime sur cette nouvelle floralité dans ses créations.

 

Lettre parfumée

Comment aimez-vous travailler les notes florales et quelle est votre signature en la matière ?

Pour sortir de l’exercice du bouquet floral classique, ce qui m’intéresse surtout c’est de jouer avec, tout en trouvant un angle qui ne fasse pas vu et revu. Par exemple avec une overdose de galbanum ou de lentisque pour le rendre plus naturel, ou encore avec des épices, de gingembre ou des notes boisées pour le rendre plus moderne. La minéralité va permettre également de lui apporter un côté contemporain. Ce que j’aime aussi, c’est le twister avec une facette inattendue.

Quelle fleur est pour vous la plus difficile à travailler et pourquoi ?

L’absolue de rose à cause de sa connotation très désuète et son côté « déjà vu ». Il a une facette alcool phényle éthylique qui peut lui donner un côté bas de gamme. Elle demande un exercice complexe pour la sublimer. Depuis quelques années, la rose est revenue sur le devant de la scène. J’adore le travail de Christine Nagel sur 1001 roses de Lancôme. Elle s’est livrée à un exercice sublime autour de l’absolue de rose avec une overdose boisée ambrée. Une formule simple mais tellement belle.

Si un homme devait vous offrir un bouquet, quelle(s) fleur(s) devrait-il y mettre absolument et laquelle/lesquelles doit-il éviter ?

J’aime les bouquets sauvages, avec un côté mauvaises herbes. Un bouquet qui mélange les fleurs et les genres, comme des fleurs entourées de branches de menthe ou de basilic. Mon fleuriste préféré est Suznjev Yannick. Il réalise un travail très esthétique mais conserve l’identité sauvage de la nature et propose des compositions inattendues. Il répond à mon envie d’être étonnée et de découvrir de nouvelles fleurs.

Je n’aime pas le lys qui sent trop fort et je ne suis pas sensible non plus au bouquet de rose. Malheureusement les roses chez le fleuriste ne sentent pas et cela me déprime que cette si belle fleur de la parfumerie ne sente rien. Je préfère les fleurs de jardins. Quand ma maman me ramène les roses de son jardin, cela me transporte d’émotion car elles possèdent un délicieux parfum. Sur mon balcon j’aime faire pousser du jasmin. L’été, j’en fais des bouquets pour parfumer mon intérieur. J’adore aussi le mimosa qui vient égayer l’hiver.

le Parcours d’Émilie Coppermann

Très rapidement attirée par l’idée de mener une carrière dans la parfumerie, Émilie Coppermann décide de poursuivre son rêve et se tourne naturellement vers des études de chimie. Ensuite, Elle intègre l’école de  parfumerie internationale, l’ISIPCA de Versailles. Très vite, sa créativité et son talent se font remarquer par les parfumeurs de Symrise, en particulier Jean-Louis Sieuzac et Dominique Ropion, qui prennent alors la jeune femme sous leurs ailes. C’est ainsi, qu’elle intègre Symrise où elle exerce depuis ses débuts.

Qu’il soit question de fragrances masculines ou féminines, Emilie Coppermann avoue être très attirée par les odeurs boisées qui forment la base de ses créations et qu’elle associe très souvent à des tonalités plus fraîches comme le galbabum, la mandarine ou l’angélique.

Créations récentes autour de la floralies signée Émilie Coppermann

  • 1- Mon Instant; Herborist
  • 2- Fleur d’Orchidée ; Karl Lagarfeld
  • 3- Serpentine ;  Comme des Garçons
  • 4- Signorina in Fiore ; Ferragamo

Lettre parfumée