Si vous vous demandiez comment finissaient les invendus des grandes marques de luxe, la réponse a de quoi surprendre : en cendres. Afin de ne pas écorcher leur image haut de gamme en menant des opérations de solde ou de déstockage, de protéger la propriété intellectuelle et de limiter la contrefaçon, les grandes maisons de luxe préfèreraient en effet brûler leurs collections. Une pratique tabou (et à juste raison) dans l’industrie du luxe, à l’heure où la question du développement durable devient une préoccupation majeure et un critère décisif pour bon nombre de consommateurs.

Ces derniers jours, c’est la maison de luxe britannique Burberry qui s’est attiré les foudres de certains de ses actionnaires concernant sa stratégie de gestion des invendus. En effet, dans son dernier rapport annuel, la griffe indique avoir détruit pour près de 28 millions de livres (31 millions d’euros) de vêtements et cosmétiques en 2017. Un chiffre impressionnant, en hausse de près de +50% par rapport à l’année précédente, et qui représente au total près de 83 millions d’euros de produits détruits au cours des trois dernières années. Lors de la dernière assemblée générale annuelle du groupe britannique, les actionnaires ont exprimé leur désaccord avec cette stratégie, demandant à ce que les produits concernés leur soient vendus ou cédés plutôt que d’être incinérés.

Face aux critiques, Burberry a assuré travailler « avec des entreprises spécialisées qui sont capables de récupérer l’énergie de l’opération » de destruction. « Quand on est obligé de détruire des produits, on le fait de manière responsable et on continue à chercher des moyens de réduire et revaloriser nos déchets », a déclaré un porte-parole.

Tim Farron, porte-parole sur l’environnement du parti d’opposition des Libéraux démocrates, a qualifié la pratique du groupe de « scandaleuse », estimant que « recycler est bien meilleur pour l’environnement que de brûler pour générer de l’énergie ».