Après avoir fait trembler Hollywood, les ramifications de l’affaire Weinstein ébranlent désormais l’industrie de la mode. Quelques semaines après les retentissantes accusations à l’encontre de Terry Richardson et plus récemment Bruce Weber, c’est au tour du photographe de mode Mario Testino d’être dans l’oeil du cyclone.

Dans un article publié samedi 13 janvier, le New York Times relaie les témoignages de treize personnes, mannequins masculins et anciens assistants, qui accusent le photographe de leur avoir fait des avances ou d’avoir tenté d’initier un rapport sexuel, sans qu’aucun d’eux n’ait cédé. « C’était un prédateur sexuel », affirme notamment Ryan Locke, mannequin vedette à la fin des années 1990. Une déclaration corroborée par Hugo Tillman et  Roman Barrett, anciens assistants de Mario Testino, qui indiquent avoir été les victimes d’attouchements et de gestes déplacés lorsqu’ils travaillaient pour le photographe.

Par ailleurs, l’article du New York Times cite quinze mannequins masculins, qui déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel de la part d’un autre grand nom de la mode, Bruce Weber. Au mois de décembre dernier, le photographe avait été assigné en justice pour agression sexuelle suite aux accusations portées par le mannequin Jason Boyce.

Dans une déclaration transmise à l’AFP, le directeur général du groupe de presse Condé Nast (Vogue, Vanity Fair, GQ…), Bob Sauerberg, et la directrice artistique du groupe, Anna Wintour, se sont dits « interpellés par ces accusations », qu’ils prennent « très au sérieux ». Ils ont pris la décision de ne plus collaborer avec aucun des deux photographes « jusqu’à nouvel ordre ». Plusieurs marques, à l’instar de Burberry, Michael Kors, Ralph Lauren et Stuart Weitzman, ont également fait part de leur décision de ne plus faire appel à Mario Testino et Bruce Weber.

Des révélations qui font écho à l’affaire Terry Richardson, survenue au mois d’octobre 2017 suite à la parution d’un article dans le Sunday Times, qualifiant Richardson de « Weinstein de la mode ». Régulièrement visé par des accusations de harcèlement et d’abus sexuel depuis 2005, le photographe a depuis été mis au ban par de nombreux acteurs de l’industrie de la mode, à commencer par le groupe Condé Nast qui avait fait part de sa volonté de ne plus travailler avec le photographe ni publier ses clichés. Une enquête a été ouverte par la NYPD.